En France, quand on parle de climat ou d'énergie, on pense vite à Jean-Marc Jancovici, vulgarisateur hors pair qui a sensibilisé de très nombreuses personnes sur ces sujets, et grand défenseur du nucléaire et de la sobriété, pour limiter la casse d'un avenir plutôt sombre. Problème : il décrédibilise totalement le solaire et l'éolien, avec des arguments qui, aujourd'hui, ne tiennent pas. On discute ces arguments un par un, pour proposer une critique constructive, respectueuse et toujours sourcée de ce discours.
Salut à tous, aujourd’hui on va critiquer certains points clés du discours de Jean-Marc Jancovici.
Jean-Marc Jancovici est un ingénieur polytechnicien de 62 ans et c’est probablement la personne la plus influente sur les thèmes du réchauffement climatique et de l’énergie en France.
Depuis les années 2000, il fait un boulot monstre de vulgarisation : les vidéos de ses conférences et interview font des dizaines de millions de vues et sa BD “Un monde sans fin” écrite avec le dessinateur Christophe Blain, a été, avec + de 800 000 exemplaires, le livre le plus vendu de 2022.
[ SOURCE : France Inter, “Comment la BD « Le monde sans fin » est devenue le livre le plus vendu de l’année”, 04/01/2023 ]
Jancovici a fait comprendre à des millions de Françaises et de Français que l’Humanité doit apprendre à se passer des énergies fossiles – le pétrole, le gaz et le charbon – pour deux raisons : 1) elles sont la principale cause du changement climatique, et 2) Avec les pics pétroliers et gaziers qui approchent, leur production va décliner qu’on le veuille ou non
Problème : tout notre monde moderne est fondé sur la consommation de ces énergies fossiles. Téléphones, fringues, nourriture : tout ce qui nous entoure a été produit en utilisant du pétrole, du gaz ou du charbon. Comment les remplacer sans revenir au 19ème siècle ?
Aujourd’hui, parmi les experts de l’énergie, il est consensuel de dire que les énergies renouvelables, en particulier l’éolien et les panneaux solaires, sont une partie indispensable de la solution, en France et dans le monde. Il suffit de parcourir le rapport du GIEC pour comprendre qu’il n’existe aucun scénario sans développement massif des éoliennes et des panneaux solaires pour se passer des énergies fossiles.
[ SOURCE : GIEC, “Special report – Global Warming of 1.5°C”, 2019, Figure 2.15, p.146 ]
A contre-courant du consensus mondial, Jancovici développe depuis longtemps un discours singulier. Lui défend que l’éolien et le photovoltaïque ont de trop gros défauts pour espérer remplacer significativement les énergies fossiles. Ceux qui y croient se fourrent le doigt dans l’œil jusqu’au coude.
Les solutions que Jancovici met en avant, c’est le nucléaire et la sobriété. En plus de construire plein de centrales, il faut arrêter les grosses bagnoles, prendre beaucoup moins l’avion, manger moins de viande, acheter moins d’objets.
Mais même avec du nucléaire et une bonne dose de sobriété, Jancovici nous peint un futur où l’énergie manquera, et où l’économie mondiale s’effondrera. Dans sa BD comme dans ses conférences, il projette un avenir qui sera quelque part entre “beaucoup plus compliqué” et “totalement catastrophique”.
Quand on écoute Jancovici dérouler ses arguments, on peut avoir l’impression que tout est carré, rigoureux, implacable. Avec lui, on comprend tout, parce que lui-même a tout compris. C’est vrai que Jancovici est un vulgarisateur hors pair.
Beaucoup de gens ont ouvert les yeux grâce à lui sur la menace du changement climatique, sur le rôle fondamental de l’énergie dans nos sociétés et sur l’importance de la sobriété qu’on va devoir apprendre à pratiquer, tant à l’échelle individuelle que collectivement, comme société. Franchement, sans lui, combien de gens auraient entendu parler de quotas de vols en avion ou de l’UNSCEAR, le “GIEC de la radioactivité” ?
Nous mêmes, on a été profondément marqué par ses conférences et ses bouquins et on est admiratif du travail qu’il a accompli.
Mais sur certains sujets, son discours est incomplet, et parfois carrément trompeur. Ce qu’on va vous montrer dans cette vidéo c’est que dès qu’il parle du solaire et de l’éolien, son discours est tellement en décalage avec les faits que ça donne une vision fausse de la transition énergétique en cours, et des priorités.
Là, si vous nous découvrez, vous pouvez vous dire: “ah, voilà, ça va être encore une critique flinguée de Jancovici par un antinucléaire, qui va nous vendre les renouvelables de façon caricaturale.
Mais pas du tout ! Dans les dizaines de vidéos sur l’énergie qu’on a produites ces 4 dernières années sur notre site Osons Comprendre, comme dans notre livre l’Avenir de l’énergie, sorti l’année dernière, on défend la construction de nouvelles centrales en France. Et oui, vous allez découvrir une critique de Jancovici par des pro nucléaires.
Ce qu’on va faire avec vous, c’est examiner les 6 arguments les plus importants de Jancovici pour décrédibiliser le solaire et l’éolien. On va à chaque fois en détailler la logique et vous montrer, sources à l’appui, pourquoi il s’éloignent de la réalité observable aujourd’hui au point d’induire son public en erreur.
Voici ces arguments :
Sur ces 6 arguments – qui sont au cœur de son discours sur les renouvelables – Jean-Marc Jancovici a tort.
S’il ne s’agissait que de petites erreurs sans conséquences, on ne prendrait pas le temps de faire cette vidéo. Mais on pense que derrière ces arguments, se joue quelque chose de fondamental sur l’idée de transition énergétique, le futur de notre pays, et même du monde.
Même si on pense que le nucléaire est utile, le solaire et l’éolien ont un immense rôle à jouer, en France comme ailleurs. Si on ne surestime pas leur défaut et qu’on accepte de leur donner leur juste place, une transition énergétique bien moins “douloureuse” que celle décrite par Jancovici est possible, et c’est une très bonne nouvelle.
Notre but avec cette vidéo, ce n’est pas de s’attaquer à Jancovici comme personne, ni de nier tout ce qu’il a apporté sur le climat et l’énergie. Nous même, on serait pas en train de vous faire cette vidéo si on ne s’était pas passionné pour ces sujets grâce à lui.
Aussi fécond et enthousiasmant qu’il peut être, c’est aussi important de voir quand Jancovici s’écarte des réalités observables aujourd’hui.
Vous le pressentez, on a du pain sur la planche. Pour ne pas faire trop long, on a choisi de vous proposer notre critique de Janco en 2 vidéos. La première explorera les 3 premiers arguments et la seconde les 3 derniers.
On est sûr qu’on va avoir des débats sympas et passionnants en commentaires. Sachez que si on a oublié un point important, si on constate qu’il faut modifier tel ou tel argument, on pourra intégrer vos retours avant de passer un jour les vidéos en accès libre sur Osons Causer. Donc n’hésitez surtout pas. On a conscience qu’aujourd’hui, avec Jancovici, on s’attaque à un monument. On espère être à la hauteur et écrire avec la rigueur et le respect qu’on lui doit. Allez, c’est parti pour le premier argument.
Si vous avez déjà regardé une conf de Jancovici, il y a un graphique que vous avez sûrement vu. C’est celui qui montre l’empilement des énergies utilisées dans le monde.
« Les nouvelles énergies renouvelables, c’est les 3 petits machins du haut, là, dont on vous explique que dans les 30 ans qui viennent, parce que c’est ça qu’il faut faire pour l’Accord de Paris, ça va remplacer tout le reste, dans un approvisionnement énergétique croissant puisqu’il faut bien que la croissance économique ait lieu”
[ SOURCE : Jean-Marc Jancovici, CO2 ou PIB, il faut choisir, – Conférence à Sciences Po Paris, 29 août 2019, 26ème minute ]
“Le dernier empilement à date concerne les nouvelles énergies renouvelables, dont on nous parle beaucoup dans le journal, mais quand vous regardez ce que ça représente dans l’approvisionnement mondial, c’est pas grand chose, hein, éolien et solaire ça représente 2%… ou 3%… et j’en profite tout de suite pour vous donner une petite règle qui vous sera utile toute votre vie : il n’y a pas le moindre lien entre l’importance d’un sujet dans le journal et son importance dans la vie réelle”
[ SOURCE : Jean-Marc Jancovici, “A la racine du business, il y avait l’énergie” – Conférence à KEDGE Paris, 11 mars 2024, 12ème minute ]
Ce graphique, on le trouve aussi dans sa BD et Jancovici a raison, aujourd’hui, le solaire et l’éolien ne forment qu’une toute petite partie de l’énergie mondiale.
[ SOURCE : Jean-Marc Jancovici et Christophe Blain, “Un monde sans fin”, Octobre 2021, pp.42 et 56 ]
L’énergie reste dominée par le pétrole, le gaz et le charbon. Au passage, le nucléaire, c’est pas grand chose non plus.
Et c’est vrai, de loin, on dirait que ce qui se passe sur le solaire et l’éolien, 2-3% de l’énergie mondiale, c’est presque rien.
Mais si on zoome, on voit que la production solaire et éolienne explose. Oui, on part de très bas, mais ça monte très vite, avec une belle exponentielle.
Entre la COP de Paris en 2015 et 2022, la production solaire et éolienne a augmenté de 18 % (17.8%) par an ! Ces taux de croissance sont immenses, à ce rythme de 18%/an, la production double tous les 4 ans !!
Malheureusement, Jancovici ne montre jamais ces croissances exponentielles dans ses présentations, il les passe totalement sous silence.
Dans le cours de plus de 2h qu’il a consacré aux énergies renouvelables à l’École des Mines en 2019, Jancovici réussit le prodige de montrer le taux de croissance historique de toutes les énergies…. sauf celles du solaire et de l’éolien 🙂
[ SOURCE : Jean-Marc Jancovici, “7 – Énergies renouvelables – Cours à l’École des Mines”, mai 2019, 127ème minute ]
Pourtant, quand on ajoute le solaire et l’éolien, ça claque. Le solaire et l’éolien progressent à des rythmes impressionnants, bien plus rapides que toutes les autres énergies.
Et là, désolé, mais je ne comprends pas comment Jancovici peut ne jamais montrer une info aussi essentielle que la croissance exponentielle de la production du solaire et de l’éolien.
Surtout que dans ses 2h18 de cours sur les renouvelables, il prend le temps de détailler des choses aussi anecdotiques que le schéma de fonctionnement d’une installation de solaire thermique. Franchement, c’est pas un peu bizarre comme priorisation de l’information ?
[ SOURCE : Jean-Marc Jancovici, “7 – Énergies renouvelables – Cours à l’École des Mines”, mai 2019, 23ème minute ]
Grâce à ces taux de croissances impressionnants, le monde a plus ajouté d’énergie solaire et éolienne depuis 2019 que d’énergies fossiles.
Mais on ne peut pas se satisfaire d’énergies fossiles qui continuent de croître. Le but est d’arrêter d’additionner les énergies et de commencer à les substituer, à baisser la conso mondiale de pétrole, de gaz et de charbon.
Et là bonne nouvelle, l’Agence Internationale de l’Énergie, quand elle analyse les politiques déjà mises en œuvre par les Etats, nous montre que le déclin des fossiles semble imminent.
La croissance impressionnante des renouvelables commence à payer.
[ SOURCE : AIE, World Energy Outlook 2023, Octobre 2023, Figure 1.1 p. 26 ]
Jusqu’à présent, on a abordé le solaire et l’éolien en les comparant à l’ensemble de l’énergie utilisée par l’humanité. Mais s’il y a bien un domaine où le solaire et l’éolien sont loin d’être “l’épaisseur du trait”, c’est la production d’électricité.
En 10 ans, entre 2012 et 2022, le solaire et l’éolien sont passés de 3 % de l’électricité produite dans le monde à 12%. La Chine et les Etats-Unis, même sous la présidence Trump, ont fait mieux, et dans l’UE, c’est impressionnant. De 9% (8.9%) en 2012 l’éolien et le solaire fournissent aujourd’hui un quart (24.4%) de l’électricité européenne !
L’explosion du solaire et de l’éolien dans la production d’électricité est impossible à ignorer. Pourtant on en a trouvé aucune trace dans les expressions publiques de Jean Marc Jancovici.
Et cette explosion du solaire et de l’éolien n’en est qu’à ses débuts.
Quand on analyse les politiques déjà planifiées par les Etats, on trouve que sans nouvel engagement, juste avec ce qui est déjà prévu aujourd’hui, la part du solaire et de l’éolien dans la production mondiale d’électricité devrait passer d’environ 12% en 2022, à 27% en 2030, et à 53% en 2050.
En ajoutant les autres énergies renouvelables, comme les barrages, on arriverait à 73% d’énergies renouvelables dans l’électricité en 2050. Il faudrait encore ajouter le nucléaire pour avoir toutes les énergies bas carbone, ultra majoritaires d’ici 2050. Et encore une fois, c’est les politiques déjà prévues. Rien ne nous empêche d’accélérer encore le mouvement mais, dans tous les cas on est à des kilomètres du discours : “le solaire et l’éolien, c’est rien, l’épaisseur du trait”
Derrière la croissance explosive du solaire et de l’éolien, il y a bien sûr une volonté politique de lutter contre le changement climatique, mais il y a aussi un autre phénomène majeur, l’effondrement des prix du solaire et de l’éolien.
Depuis 2010, au niveau mondial, le prix de l’électricité solaire a été divisé par 10, celui de l’éolien terrestre par 3 et celui de l’éolien en mer par 2 et demi. Alors que le solaire et l’éolien étaient très chers il y a dix ans, aujourd’hui, produire de l’électricité avec une éolienne terrestre et du solaire est même devenu moins cher que de le faire dans une centrale au gaz ou au charbon.
C’est cette chute fulgurante des prix qui permet de comprendre comment il est possible que le Texas, l’État américain qui produit le plus de gaz fossile un État qui remet en cause l’enseignement du changement climatique à l’école, un État farouchement républicain, voit lui aussi un boom du solaire et de l’éolien, à tel point qu’elles produisent aujourd’hui 26 % de son électricité.
Cet effondrement du coût du solaire et de l’éolien, Jancovici ne le montre jamais à son public, dans ses présentations publiques ou dans sa BD.
Alors là, si vous connaissez bien Jancovici, je suis sûr que vous vous dites : ok les prix s’effondrent, mais c’est pas les vrais coûts ! Il faut compter le coût de l’intermittence.
Si on regarde le coût complet d’un système électrique 100% renouvelable, là, ça va être hors de prix. Et encore, si c’est faisable. Ça reste à prouver.
Ne vous inquiétez pas, l’intermittence, ses problèmes et ses coûts, on en parle tout de suite 🙂
C’est quoi le problème de l’intermittence ? Pour le comprendre, il faut d’abord savoir que dans un système électrique, il faut qu’à chaque instant, la production d’électricité soit égale à la consommation. Si on veut éviter le blackout, cet équilibre entre production et consommation est indispensable, et pour ça, les moyens de production pîlotables sont géniaux. Les barrages hydroélectriques, les centrales à gaz ou au charbon, les centrales nucléaires, sont pilotables, parce qu’on peut augmenter ou baisser leur production pour coller à la conso.
Quand à 19h, les gens rentrent chez eux et font cuire une délicieuse ratatouille, on pousse nos centrales électriques et la nuit, quand la consommation est faible, on les met au ralenti.
Le problème c’est que la production des panneaux solaires et des éoliennes dépend de la météo. On ne peut pas faire fonctionner un panneau solaire la nuit, ni une éolienne s’il n’y a pas de vent. Ces énergies sont intermittentes ou “variables”. On ne décide pas quand elles produisent, et si on n’utilise pas la production au moment où elle est là, elle est perdue.
Comment s’assurer d’avoir une production égale à la consommation, quand la production dépend autant de la météo ?
C’est le problème de l’intermittence du solaire et de l’éolien, Jancovici propose deux niveaux de discours pour l’expliquer dans ses interventions et sa BD.
Le premier niveau est le plus “élémentaire” et de très très loin le plus fréquent. Dans sa BD best seller, c’est le combo : avec le soleil et le vent, la bière est tiède et le chirurgien ne peut pas opérer.
[ SOURCE : Jean-Marc Jancovici et Christophe Blain, “Un monde sans fin”, Octobre 2021, p.127 ]
Pour régler son problème de l’intermittence “pas de vent, pas d’opération”, Jean-Marc Jancovici présente des solutions carrément absurdes.
Dans ses conférences, c’est souvent “noyer les vallées des Alpes” pour y mettre des barrages réversibles, qui permettent de stocker de l’électricité quand il n’y a ni soleil, ni vent,
“On fait le pari qu’on va avoir en permanence de quoi compenser en permanence l’intermittence qu’on a mis dans le système avec des dispositifs – on prend éventuellement le pari qu’on va réussir à faire des stations de pompage partout dans les Alpes ou qu’on va avoir des batteries partout”
[ SOURCE : Kaizen, “Débat Jancovici – Marignac : Demain, quelles énergies ?”, 5 mars 2023, 73ème minute ]
Mais dans sa BD, il va – en tout cas d’après moi – encore plus loin dans l’abus.
[ SOURCE : Jean-Marc Jancovici et Christophe Blain, “Un monde sans fin”, Octobre 2021, p.127 ]
Il imagine que l’Allemagne construise un immense mur/barrage de 150 m de haut tout le long de ses 2400 km de côtes maritimes ! Le projet de “mur de l’Atlantique” bis est un pur délire et, le pire, il ne permettrait que de produire 2 semaines d’électricité. Autrement dit, pas grand chose.
Forcément, quand on écoute Jancovici nous dire que, quand y’a pas de soleil et pas de vent on a le choix entre “pas d’électricité, pas d’hôpital et pas de bière fraîche” d’un côté OU noyer toutes les vallées des Alpes ou murer toutes les côtes allemandes, bah on trouve que les éoliennes et les panneaux solaires, c’est ni souhaitable ni sérieux, c’est une solution qui nous envoie dans le mur.
Ca c’est le discours “élémentaire” de Jancovici sur l’intermittence.
Mais quand il prend le temps de développer, Jancovici est beaucoup plus sérieux. Il montre bien que l’intermittence du solaire et de l’éolien n’est un problème sérieux que lorsqu’il faut stocker de grandes quantités d’électricité et que, pour gérer ce problème, on a largement plus d’outils qu’une solution unique poussée à l’absurde.
“Des moyens de stockage y’en a, on va dire, deux. Un moyen de stockage c’est les barrages réversibles : avec l’électricité qu’on produit quand y’a beaucoup de soleil ou beaucoup de vent on fait remonter de l’eau dans un barrage et quand y’a pas assez de soleil ou pas assez de vent on turbine l’eau du barrage et à ce moment on a de l’électricité.
L’autre solution qui est à beaucoup plus court terme c’est les batteries. Mais les batteries ça permettra, si on a beaucoup de voitures électriques par exemple, de faire du stockage journalier. Ça ne permet pas de faire du stockage qu’on appelle intersaisonnier, par exemple entre hiver et été. Ça ne permet pas non plus de faire du stockage interannuel parce que les conditions météo moyennes sur une année sont variables d’une année sur l’autre. On peut avoir une année avec plus de vent, plus de soleil et une année avec moins de vent et moins de soleil. Et la différence entre une très bonne année et une très mauvaise année peut aller jusqu’à 20-25%. Ca veut dire que si on ne veut courir aucun risque, y’a à peu près un quart de la consommation d’électricité qu’il faut être capable de stocker d’une année sur l’autre.
Ca c’est un rapport RTE/AIE qui le dit. A ces horizons de temps là, ni les stations de pompages actuelles ni les batteries ne peuvent permettre de stocker. Le seul moyen qu’on aurait de stocker c’est de produire du gaz avec de l’électricité quand y’a un surplus d’électricité qu’on stockerait pendant des mois et qu’on brûlerait pour avoir de l’électricité.
Mais le rendement global de cette affaire là est de l’ordre d’un quart. […] Ca veut dire que l’électricité qu’on stockerait d’un trimestre sur l’autre ou d’une année sur l’autre, il faudrait en produire 4 fois plus que ce qu’on récupère à l’arrivée pour que ça flotte. “
Cette présentation est infiniment plus complète. L’intermittence, ce n’est plus “y’a ni soleil ni vent donc on peut pas se faire opérer”. C’est un problème qui se gère non plus avec des solutions uniques absurdes – coucou les Alpes et les côtes allemandes – mais grâce à un bouquet de solutions : les batteries pour le stockage à l’échelle de la journées (pour passer la “nuit” des panneaux solaires par exemple), les barrages réversibles également pour le stockage à court terme ou encore, pour le stockage à plus long terme, la production de gaz avec de l’électricité.
Jancovici numéro 2 donne tort à Jancovici 1 – dommage pour les lecteurs de la BD qui n’auront pas la version complète.
Jancovici 2 identifie en revanche un problème majeur : pour passer des longues périodes avec peu de soleil et peu de vent, il faut du stockage d’électricité à grande échelle : ou inter saisonnier – de l’été à l’hiver par exemple – ou inter annuel.
“A l’échelle de la journée, je le redis, on peut faire des batteries, on a suffisamment de matériaux pour faire des batteries, on peut y arriver c’est pas un problème. Le problème qui reste non résolu, c’est à l’échelle de la saison ou à l’échelle de l’année, et donc ça c’est le deuxième truc, aujourd’hui, on ne sait pas comment faire”
[ SOURCE : Jancovici répond aux lecteurs d’Alternatives Économiques – 20/06/2023, 38ème minute ]
Il a tout à fait raison, c’est à cette échelle de temps que l’intermittence des productions solaires et éoliennes pose le plus de difficultés.
A l’automne 2021, RTE – le gestionnaire du réseau électrique français – a sorti un rapport de référence de + 1000 pages qui évalue précisément la portée de l’intermittence dans un système 100% renouvelable.
[ SOURCE : RTE, Futurs Énergétiques 2050, Rapport complet publié en février 2022, Version préliminaire dès le 25 octobre 2021 ]
Que nous dit ce rapport qui a fait date dans la communauté des experts de l’énergie ?
Que dans le scénario 100 % renouvelable le plus efficace, l’intermittence interannuelle et intersaisonnière des énergies renouvelables correspond à 6% de la future consommation électrique française, bien moins que ce que disait Jancovici chez Elucid. “Si on ne veut courir aucun risque y’a à peu près un quart de la consommation d’électricité qu’il faut être capable de stocker d’une année sur l’autre”
L’intermittence du 100 % renouvelable pose donc un problème, mais bien moins important que ne l’imagine Jancovici.
Quelle quantité de “gaz vert” doit-on produire pour surmonter notre problème d’intermittence ?
Le rapport RTE nous donne la réponse : il suffit de produire 11 TWh d’électricité avec des “gaz verts”. Ça représente seulement 2% de la consommation électrique de 2060.
On comprend donc que même lorsqu’il est le plus exhaustif, Jancovici déforme la réalité et exagère pas mal les problèmes posés par le 100% renouvelable.
Reste que oui, produire et surtout stocker de l’hydrogène vert ou du méthane de synthèse en quantité suffisante pour produire ne serait-ce que 11 Twh par an, ça reste un défi technique, et ça risque d’être assez cher.
C’est une des raisons pour lesquelles le même rapport RTE estime que le scénario 100 % ENR le plus efficace coûterait “en coûts complets”, environ 20 % plus cher que le scénario avec le plus de nucléaire.
L’étude de RTE dément ainsi qu’un système 100% renouvelables coûterait ultra ultra cher, ce que Jancovici a pourtant répété pendant des années
Encore en 2019 dans son cours des Mines sur les renouvelables, il parvenait, à coup de règles de trois, à montrer qu’un scénario 100 % éolien – que, soit dit en passant, personne n’a jamais proposé, – coûterait 10 à 20 fois plus cher qu’un scénario 100 % nucléaire.
[ SOURCE : Jean-Marc Jancovici, “7 – Énergies renouvelables – Cours à l’École des Mines”, mai 2019, 124ème minute – Slides p.71]
Par rapport aux “20% + cher” que trouve l’étude de RTE, le petit scénario de Janco à base de règles de 3 se trompe d’un ordre de grandeur, pour reprendre une de ses expressions préférées. [ Soulignons toutefois que ce scénario RTE est sorti en 2021, deux ans après le Cours des Mines ] .
Mais ne nous arrêtons pas au prix. Produire et stocker de grandes quantités d’hydrogène ou de gaz vert, c’est un défi technique qu’aujourd’hui, on n’est pas sûr de pouvoir relever. Il y a une incertitude technique que Jancovici, comme RTE du reste, notent très bien. Imaginons qu’on soit obligé de produire l’électricité nécessaire à pallier l’intermittence de notre 100% renouvelable, non pas avec de l’hydrogène vert, mais avec du gaz fossile.
Que représenterait cette consommation de gaz fossile ?
Et bien dites vous qu’en 2019, malgré ses centrales nucléaires et ses barrages, la France a produit 43 (42.6) TWh d’électricité avec du charbon, du pétrole et surtout du gaz.
C’est 4 fois + que les 11 TWh nécessaires à résoudre le principal problème identifié par Jancovici et RTE dans le 100% renouvelable : le stockage d’électricité à long terme.
[ SOURCES RTE, Bilan électrique 2019, p.25 et RTE, Futurs Énergétiques 2050, Rapport complet publié en février 2022, Version préliminaire dès le 25 octobre 2021, Annexes – Bilan Energétique “M23 Réf – Offre hydrogène 2060” ]
Ca veut donc dire que même si on n’arrive pas à produire de l’électricité à l’hydrogène ou au méthane vert et qu’on utilise à la place du gaz fossile, notre électricité de 2050-2060 ne serait pas à 100% renouvelables mais “seulement” à 98 % renouvelable.
Et elle consommerait toujours moins d’énergies fossiles que notre électricité actuelle, avec ses 70% de nucléaire.
Et ça, je suis sûr que vous ne l’avez jamais entendu, ni dans la bouche de Jancovici, ni ailleurs. Ah non, vous l’avez peut-être entendu chez Rodolphe, de la chaîne Le Réveilleur :
“on voit que les modélisations de RTE remettent sérieusement en cause l’idée que le déploiement de moyens renouvelables s’accompagne d’une augmentation de l’utilisation du gaz puisque le scénario M23, 100% renouvelables en 2060 repose moins sur le gaz que la production actuelle d’électricité en France. »
[ SOURCE : Le Réveilleur, “Quelle électricité pour demain ?”, 21 décembre 2021, 35ème minute ]
Bref, quand on s’informe en regardant les meilleures données, on voit que l’intermittence du solaire et de l’éolien est loin d’être un problème aussi insurmontable que le présente Jancovici.
Une fois qu’on a dit ça, il faut quand même savoir qu’en gardant une dose de nucléaire pilotable, on se simplifie grandement la vie.
Avec ne serait-ce que 35 % d’électricité nucléaire, et le reste de renouvelables, le problème du stockage long terme de l’électricité diminue fortement. Avec 50 % de nucléaire, les besoins tombent à zéro, on a les avantages des renouvelables sans leurs inconvénients. Tout est plus facile, moins incertain, et si on en croit RTE, moins cher.
D’où notre position dans nos vidéos et dans notre livre, l’Avenir de l’Énergie : mieux vaut garder une bonne dose de nucléaire à côté des renouvelables.
En clair, l’intermittence, c’est un problème, oui, mais il n’est pas aussi fatal que le prétend Jancovici. En le caricaturant, Jancovici ne nous aide pas à le comprendre.
Pour Jancovici, un défaut majeur du solaire et de l’éolien c’est qu’ils consommeraient trop de métaux, de 10 à 100 fois plus par kwh d’électricité produite que le nucléaire.
[ SOURCE : Jean-Marc Jancovici et Christophe Blain, “Un monde sans fin”, Octobre 2021, p.131 ]
“Et ce que vous constatez en gros, c’est que quand vous passez des modes (on va dire) concentrés – dont notamment le nucléaire qui est décarboné mais pas que, que vous avez ici – à des modes diffus (on va dire le vent et le solaire photovoltaïque), vous avez une multiplication par quelques dizaines à quelques centaines (par exemple pour le cuivre).”
[ SOURCE : Jean-Marc Jancovici, “7 – Énergies renouvelables – Cours à l’École des Mines”, mai 2019, 113ème minute ]
C’est tout à fait exact, solaire et éolien sont beaucoup plus gourmands en métaux que le nucléaire, les centrales gaz, charbon, et les barrages.
Pour Jancovici, ce besoin de métaux rend peu crédibles les scénarios 100% renouvelables “qui marchent sur le papier”.
“ D’abord, les scénarios qu’on regarde ne bouclent pas sur la matière […. ] L’Agence internationale de l’énergie, la même qui disait je vais faire frisou les moustaches, quasiment totalement des ENR, etc. vous disent : ah bah nan on est pas sûrs d’avoir assez de nickel, de cuivre, de lithium, pour suivre les scénarios.”
[ SOURCE : Médiapart, “Débat avec Jean-Marc Jancovici : le nucléaire pour sauver le climat ?”, 12 décembre 2023, 22ème minute ]
On a donc envie d’avoir la réponse à cette question : est-ce qu’on a assez de métal dans la croûte terrestre pour construire les éoliennes, les panneaux solaires, les lignes électriques et les batteries des scénarios 100 % renouvelables ?
Pour répondre à cette question à plusieurs milliards de dollars, ça tombe bien, cette étude toute récente nous mâche le travail.
Elle somme les besoins en métaux jusqu’à 2050 dans les scénarios les plus ambitieux pour le climat, 1,5 et 2°, avec des doses variables d’éolien, de solaire, de barrages, de nucléaire et même de centrales fossiles à capture de CO2. Elle compte tous les métaux nécessaires pour produire l’électricité, pour la distribuer dans des réseaux de transport et de distribution.
Notre étude donne ainsi une approximation acceptable, un “ordre de grandeur” comme aime le dire Jancovici des besoins en métaux de notre infrastructure électrique.
L’étude nous dit donc que la bâtir demanderait moins de 15 % des réserves exploitables aujourd’hui et moins de 5% des ressources totales identifiées d’aluminium, de nickel, de cuivre, d’argent et des autres métaux considérés.
Y’a qu’une exception, le tellure, qu’on utilise aujourd’hui pour produire des panneaux solaires plus efficaces, dont le système électrique mobiliserait la quasi totalité des ressources connues aujourd’hui. Attention, le tellure est loin d’être essentiel, 95 % des panneaux solaires du monde n’en contiennent pas et fonctionnent très bien. Et si vraiment on y tient aux panneaux au tellure, des projets d’explorations minières sont en cours.
[ SOURCE : US Energy Department – Solar Energy Technologies Office, Cadmium Telluride ]
Bref, même si l’étude n’est pas parfaite, elle nous apprend qu’à long terme, on semble avoir largement assez de cuivre, d’argent, etc pour produire toutes les éoliennes, tous les panneaux solaires et toute notre infrastructure électrique bas carbone.
C’est une super nouvelle, ça montre que le stock de métaux n’est pas une limite fondamentale à notre électricité renouvelable.
Mais est-ce qu’on peut extraire ces métaux à la bonne vitesse ? Car oui, c’est bien beau d’en avoir assez dans le sol, mais si on arrive pas à les extraire assez vite, on est tout autant dans la mouise.
C’est ce que nous suggère Jancovici récemment, en commentant un autre rapport de l’AIE :
“ Dans le dernier World Energy Outlook, y a un très beau graphique qui a été sorti, dans lequel ils vous disent : voilà la demande en nickel, en cuivre et en lithium qu’on devrait avoir en 2030, enfin la quantité qu’il faudrait fournir pour suivre le scénario NZE, donc le scénario net zéro, et puis voilà là où on en sera en mettant bout à bout les mines actuellement en fonctionnement et celles qui sont en développement. Et partout c’est en dessous. De 15 à 20%. Et là, on parle que de 2030.”
[ SOURCE : Médiapart, “Débat avec Jean-Marc Jancovici : le nucléaire pour sauver le climat ?”, 12 décembre 2023, 22-23èmes minutes ]
Si c’est vrai, c’est un peu embêtant. Déjà en 2030, dans 6 ans, il nous manquerait 15-20% des métaux dont on va avoir besoin ? Ça semble mal embarqué. Mais est-ce que c’est vrai ?
Pour vérifier, on a retrouvé le graphique dont parle Jancovici : et oui, par rapport à la ligne verte qui montre les besoins en métaux 2030 des scénarios “net zéro” zéro émissions nettes, il manque, même en comptant les “nouveaux déploiement miniers”, en bleu sur le graphique, environ 20% du cuivre, 40 % du lithium et 30 % du nickel.
[ SOURCE : AIE, World Energy Outlook 2023, Octobre 2023, Figure 4.18, p. 179 ]
Il y a deux problèmes avec la façon dont Jancovici fait parler ce graphique.
D’abord, les besoins en métaux que vous voyez ne concernent pas seulement le système électrique, mais aussi les voitures électriques.
Dites-vous que l’électricité renouvelable, avec le solaire, l’éolien, le réseau, les batteries, tout ce que vous voulez, c’est seulement 4% des besoins en lithium que vous voyez sur le graphique, et environ un quart (26,7%) des besoins en nickel. Quand on regarde la transition énergétique, la quasi intégralité de la demande de ces métaux – lithium, nickel, on peut ajouter le cobalt – vient en réalité des voitures électriques.
Voilà pourquoi on rejoint Jancovici dans son invitation à se passer de la voiture – même électrique – quand c’est possible, et si on a pas trop le choix, à préférer des voitures petites et légères aux SUV. La sobriété, ça limite les besoins en métaux et la pression minière dans le monde.
Deuxième problème, plus fondamental. Dans le graph ci-dessus, il y ‘a une ligne jaune, qui montre la demande en métaux nécessaires pour tenir les engagements actuels des Etats.
C’est à elle qu’il faut comparer la production minière des prochaines années. On ne voit pas trop pourquoi les industriels ouvriraient des mines pour satisfaire les rythmes de production d’un scénario “zero émissions nettes” que les Etats n’ont pas encore décidés. Et quand on compare à la ligne jaune – ce à quoi se sont engagés les Etats – , on voit qu’il ne manque que quelques pourcent du cuivre, du lithium et du nickel dont on aura besoin en 2030.
C’est un problème qui peut compliquer le déploiement des voitures électriques, c’est vrai mais il suffit de quelques nouveaux projets miniers ou de quelques substitutions technologiques pour y arriver : on peut par exemple remplacer le cuivre des lignes ou des moteurs électriques par de l’aluminium – ça se fait déjà très bien – ou remplacer le nickel des voitures électriques par des batteries “lithium fer phosphate” – batteries de plus en plus utilisées.
On comprend ainsi que, si on s’informe sur les besoins en métaux du solaire et de l’éolien en ne lisant et n’écoutant que Jancovici, il y a de grandes chances qu’on surestime les problèmes que ça pose. En réalité, on a des réserves et des ressources suffisantes en métaux pour un déploiement massif et rapide du solaire et de l’éolien.
Pas d’alarme donc. Pensez-y quand vous écouterez quelqu’un s’inquiéter de la terrible “gourmandise en métaux des panneaux solaires et des éoliennes” ou quelqu’un décrire le déploiement rapide de panneaux solaires et d’éoliennes comme une folie hors sol.
A ce stade, il nous reste 3 arguments importants de Jancovici à examiner ensemble dans la deuxième vidéo.
Le dernier argument rappelle Jean-Baptiste Fressoz, et son thème de l’imbrication des énergies, dont on a parlé dans cette vidéo. Cette fois, on ira encore plus loin pour y répondre.
Vous le voyez, c’est encore 3 arguments très importants qu’on va explorer ensemble avant de se faire un avis général sur la vision que Jancovici nous donne du rôle du solaire et de l’éolien dans la transition énergétique.
Mais déjà aujourd’hui, je pense que vous avez pu constater que le discours qu’il tient sur les renouvelables comporte des gros manques, et parfois des erreurs.
En 2024, ça commence à être compliqué de ne jamais présenter l’exponentielle de production du solaire et de l’éolien, avec des taux de croissance à deux chiffres, et l’effondrement de leurs coûts. C’est de plus en plus critiquable de rester fixé sur la part que ces deux énergies ont dans l’énergie aujourd’hui, sans jamais montrer comment cette part va mécaniquement exploser demain, simplement en suivant les tendances actuelles.
En 2024, ça devient aussi compliqué de présenter une vision caricaturale de l’intermittence du solaire et de l’éolien, et d’en faire un défaut aussi rédhibitoire. Oui, ça peut être un vrai défi technique de s’approcher du 100% renouvelables, oui, ça peut être plus cher au total, c’est deux des raisons pour lesquelles on continue à défendre la construction de nouvelles centrales nucléaires qui nous simplifient la vie – mais aujourd’hui il faut reconnaître qu’on peut déjà viser du “très très fortement renouvelables” sans que ça pose de problème majeur.
Enfin, si Jancovici a totalement raison de dire que les besoins en métaux du solaire et de l’éolien sont beaucoup plus élevés que pour le nucléaire, les barrages, les centrales à gaz ou au charbon, il a tort de faire croire à son public que ces besoins poseront des problèmes majeurs dans les décennies qui viennent, car ils représentent une faible part des réserves et des ressources de ces métaux.
Sur ce thème des métaux, si vous n’avez pas encore vu notre vidéo sur l’impact de la transition énergétique sur l’extractivisme mondial, vous pouvez aller la voir maintenant : elle devrait vous intéresser 🙂
J’espère que vous avez hâte de voir la suite. Nous on a hâte de lire vos commentaires sur le fond, et aussi de voir ce que vous avez pensé de la forme. Est-ce qu’on a réussi à faire la critique constructive et respectueuse qu’on souhaitait faire, ou est-ce que vous trouvez qu’on y va un peu trop fort ? Dites-nous tout, votre avis compte vraiment pour nous. Vous êtes celles et ceux qui connaissez le mieux notre travail, nos idées, notre démarche, et on accorde de l’importance à vos retours.
J’espère en tout cas que vous avez déjà appris plein de choses avec cette première partie, qu’elle vous a stimulé intellectuellement, et qu’elle a peut-être commencé à vous convaincre que le solaire et l’éolien, avec la dose de nucléaire et de sobriété qu’on veut, sont effectivement deux de nos principaux leviers pour réussir à nous passer des énergies fossiles, à limiter le changement climatique, et à éviter l’effondrement économique et social assez dramatique que nous promet Janco.